Inde du Nord (partie 9) avec Laurier Tremblay

Découvrez les carnets voyages de Laurier Tremblay, concepteur de circuits et guide-accompagnateur pendant son exploration de l’Inde du Nord. Il vous offre un avant-goût de ce que vous y découvrirez dans le cadre de ce circuit guidé.

Bonjour,

Aujourd’hui je vous emmène dans deux sites qui ont connu leurs heures de gloire, mais qui sont maintenant abandonnés. Le premier, Chittorgarh, a été détruit lors d’une guerre et le deuxième, Chattar Mahal, sans être détruit, a été déserté il y a fort longtemps et se détériore lentement. Je vous explique pourquoi: même en ruine, Chittorgarh reflète bien ce qu’il devait être au temps où ses souverains n’avaient pas encore été vaincus par les empereurs Moghols.

Lorsque l’on se promène dans les ruines habitées par une colonie de singes, on ne peut s’empêcher de reconstruire, en pensées du moins, les pièces d’apparats et les quartiers d’habitation de la famille du souverain.

Il est facile d’imaginer la tragédie qui s’est déroulée, lorsque l’on passe devant l’endroit où, selon la tradition rajpoute, des milliers de femmes se sont immolées dans un brasier immense plutôt que d’être livrées à l’ennemi.

Tout le site semble encore imprégné par ce qui s’est passé, comme si les fantômes des chevaliers et de leurs épouses ne voulaient pas quitter les lieux. Par contre, la Tour de la Victoire:

et la Tour de la Renommée:

nous rappellent qu’avant sa destruction, Chittorgarh a vécu ses heures de gloire et il est très visité par les Indiens.

Le Chatar Mahal qui domine Bundi a une autre histoire. Ses propriétaires l’ont abandonné pour un autre plus petit palais, plus facile d’accès et probablement aussi plus facile à entretenir dans le centre ville. Aujourd’hui leurs descendants ne s’entendent pas du tout sur la façon de lui redonner vie. Le résultat est que cette merveille architecturale se dégrade peu à peu. Mais il en demeure pas moins qu’il domine Bundi de façon imposante.

Et le visiter est une expérience fantastique! Car même vider de leurs meubles d’origine, les salles d’apparat et les quartiers d’habitation sont majestueux.

Comme nous étions, pour ainsi dire, les seuls visiteurs, nous avions l’impression qu’il nous appartenaient. Il était très facile d’imaginer la vie d’antan qui s’y déroulait. Vous voyez ici le trône en marbre du souverain:

Nous avions l’impression que l’eau des fontaines des cours intérieures n’attendaient que notre bon vouloir pour se remettre à jaillir.

Et certaines cours ont même conservé leur végétation.

La ville de Bundi vue des terrasses est magnifique. Elle aussi pourrait être nommée « la ville bleue ». Mais la plus belle surprise de cette découverte déjà exceptionnelle, ce sont les fresques qui décorent une des cours du palais; elles sont tout simplement époustouflantes de fraîcheur, même si elles sont centenaires. Cependant, elles aussi un grand danger les guette à cause de la mésentente familiale. Elle se dégradent graduellement.

Quel dommage!

Namaste,

Laurier

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