Prendre une marche en Inde du Sud (partie 5) avec Laurier Tremblay

Découvrez les carnets voyages de Laurier Tremblay, concepteur de circuits et guide-accompagnateur pendant son exploration de l’Inde du Sud. Il vous offre un avant-goût de ce que vous y découvrirez dans le cadre de ce circuit guidé.

La visite de Pondichéry, probablement le plus connu des 5 comptoirs de commerce français qui existaient en Inde sous le système colonial anglais, s’est effectuée en rickshaw, une expérience à vivre quand on visite l’Inde. Peut-être est-ce dû à la circulation moins intense en après-midi, ou parce que je me suis habitué à ce mode de transport, mais je dois dire que ce fût un trajet très détendu. Se promener dans l’ancien quartier français était super. Les anciennes demeures devaient être somptueuses à l’époque, car encore aujourd’hui, elles ont beaucoup de charme même si la plupart sont plutôt délabrées. Ce fut comme un retour dans le temps, car je pouvais facilement imaginer les riches marchands français et leur famille déambuler d’une maison à l’autre dans les rues ombragées et prendre le thé ou leurs repas sur des terrasses donnant sur des parcs privés et magnifiques.

Se promener dans des rues portant des noms français c’est également très spécial quand on est en Inde!

Dans le quartier indien, une tout autre atmosphère m’attendait, c’était la vie urbaine dans toutes ses expressions: bruits de toutes sortes, motos, bus, tuktuk, voitures de luxe, boutiques offrant tous les produits imaginables, hommes, femmes et enfants déambulant dans tous les sens.

Cela m’a préparé pour une expérience disons… vespérale

Notre hôtel était situé en plein centre de la ville et tout près de plusieurs rues commerçantes. Je me suis dit qu’il y avait sûrement un endroit pour acheter une bière. Je suis donc parti à l’aventure… et c’est peu dire. Imaginez des rues où les trottoirs sont la plupart du temps cassés ou encombrés et qu’il faut donc déambuler dans la rue. Imaginez maintenant que dans cette rue, circule incessamment, et dans le désordre le plus complet, des voitures de toutes les tailles, des bus, des motos, et que tous les chauffeurs (je n’ai pas vu de femmes) klaxonnent constamment en passant à deux pas de vous. Ajoutez à cela des dizaines et des dizaines de motos garées aussi dans tous les sens et qui peuvent partir de reculons à tout moment. Vous aurez une petite idée dans quelles conditions j’ai marché. Et ce n’est pas tout!  Ajoutez des dizaines et des dizaines de passants qui, comme moi, prenaient leur « marche de santé », ou qui sortaient (ou entraient ) dans l’un des plus grands temples de la ville dans une atmosphère saturée d’encens. Et n’oublions pas, bien sûr, deux vaches qui marchaient l’une derrière l’autre indifférente à tout ce qui se passait et vous aurez compris dans quel environnement à la fois enivrant (je n’avais pourtant pas encore trouvé ma bière) et déstabilisant je me trouvais. La seule façon que j’ai trouvé pour circuler a été d’identifier un Indien et une Indienne et de les suivre de près lorsqu’ils traversaient la rue ou encore contournaient les obstacles. Je pense que les piétons indiens ont développé une sorte de proprioception et qu’ils devinent d’instinct les mouvements de la circulation.

Mais j’ai trouvé ma bière et j’ai pu la déguster sur ma terrasse en me disant que j’avais vécu un moment d’immersion totale de vie urbaine indienne 🙂 .

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